Des ptits trous, des ptits trous, toujours des ptits trous

En tant que locataire, on est souvent freiné dans ses ambitions d’aménagement d’intérieur par un seul mot : trou. L’éventualité d’un état des lieux qui se transforme en addition rocambolesque (autour de 10 € le trou, tout de même) nous ferait presque adopter la déco tout-au-sol. Faire une grève pour que la loi change sur ce point ne fait pas partie des options, mais d’ailleurs, qu’en dit-elle exactement, la loi, et comment faire son chez-soi à son image sans se ruiner à la remise des clefs ?

Perçage d'un trou dans le joint d'un mur de brique.
https://www.flickr.com/photos/jaimelondonboy/

La loi ne dit pas clairement les choses

La loi qui édicte la règle en matière de trous dans les murs est superbement floue. Elle date de 1986 et a été modifiée de nombreuses fois, la dernière en date était en 2016 par la loi Alur. On peut ainsi faire des trous, mais pas trop (sans préciser quand le “trop” commence). Et quand c’est trop, on doit les reboucher correctement et proprement : “Liste de réparations ayant le caractère de réparations locatives […], rebouchage des trous rendu assimilable à une réparation par le nombre, la dimension et l’emplacement de ceux-ci”, décret du 26 août 1987.

C’est l’établissement des baux d’entrée et de sortie du logement qui fait foi sur ce point. En effet, en leur absence à cause du propriétaire, il ne pourra rien être exigé en guise de dédommagement, sauf preuves établissant la faute du locataire actuel sans ambiguïté ; si c’est le locataire qui a refusé le bail d’entrée, le logement est supposé en bon état (sans trou) et doit être rendu tel quel. Il doit aussi être clairement mentionné l’interdiction d’effectuer des trous que ce soit sur les faïences, le sol, les portes, ou même les murs.

En clair – autant que faire se peut – un trou de simple clou ne compte pas, mais une cheville est considérée comme un dommage qui demande réparation. Un ou deux trous de cheville dans une pièce ne devraient pas faire l’objet d’une retenue sur la caution, pour peu que vous ayez retiré les chevilles proprement et ayez appliqué un enduit fin, poncé pour aplanir la surface et enfin éventuellement effectué une retouche de peinture. S’il y en a quinze par mur, vous devez repeindre le pan entier. Si le locataire n’effectue pas lui-même ces réparations, alors le propriétaire peut retenir le coût sur la caution de chaque trou et de la peinture de chaque pan concerné (moins la vétusté).

Vous voilà prévenu.

Dans le doute, pas de trou

Pour les frileux de ces points de détail, il existe heureusement des solutions pour fixer sans percer.

Des installations à ventouses

Idéalement sur les vitrages, miroirs et carreaux (si vous percez ces éléments sans l’accord du propriétaire, ça sera bien plus coûteux à remplacer qu’un peu d’enduit et de peinture), les éléments à ventouse font très bien l’affaire pour porter des choses légères. Assurez-vous de la qualité des dispositifs afin de ne pas avoir à les replacer tous les quatre matins.

Des colles spécifiques

Un type spécifique de colle est vanté pour remplacer au pied levé la fixation mécanique (clou, vis, cheville). En scotch double-face, patte à malaxer ou en tube, elle promet tout de même de supporter jusqu’à 100 kg de charge par cm² et se retire sans laisser de trace. Étudiez bien la nature de votre support et de la solution que vous envisagez avant de l’adopter.

Des barres télescopiques

L’espace pour une penderie a été prévu sur les plans, mais point de penderie et encore moins de portes de placard ? Utilisez des barres télescopiques, qui s’écartent pour se fixer entre deux parois (comme pour le rideau de douche). Ce cas de figure les rend idéales ! Par contre, n’y suspendez pas de vêtements trop lourds.

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